Un de mes proches va mal, comment l’aider ?

Parmi mes proches, collègues, amis, famille, je pense qu’une personne ne va pas bien ? Voici quelques pistes pour lui apporter mon aide. 4 min

Comment repérer que quelqu’un ne va pas bien ?

Des signes ou des changements de comportement peuvent nous indiquer que la personne est en souffrance. Cela peut se manifester de différentes façons :

  • La personne mange beaucoup moins ou beaucoup plus que d’habitude, elle peut également présenter des problèmes de sommeil.
  • Elle se comporte différemment avec ses amis, sa famille ou ses collègues. Par exemple, elle se replie sur elle-même. Elle annule des rendez-vous, refuse des invitations. À l’inverse, elle peut se montrer plus démonstrative que d’habitude et semble se disperser dans de nombreuses activités.
  • Elle est démotivée ou ne s’intéresse plus à ce qui lui plaît d’habitude. Elle n’a plus la même énergie. Elle dit souvent qu’elle est fatiguée.
  • Elle se met à boire de l’alcool plus souvent ou en plus grande quantité.
  • Elle peut se dévaloriser ou encore être plus pessimiste que d’habitude

Comment aborder le sujet ?

Avant tout, on peut commencer par faire savoir à cette personne qu’on est là pour elle, qu’elle peut compter sur nous. Écouter avec attention et bienveillance, c’est déjà apporter son aide.

Comment en parler ? Comment écouter ?

Face à un proche qui va mal, on peut se sentir démuni. On peut craindre d’être maladroit. Pourtant, aborder le sujet a souvent des effets positifs, même si cela nous semble difficile ou risqué. Exprimer simplement son inquiétude, en disant par exemple : « Je m’inquiète pour toi, je suis là si tu veux parler. », cela permet de montrer à la personne qu’elle n’est pas seule et qu’elle peut parler en toute confiance.

Notre objectif n’est pas de forcer la personne à se confier ni de trouver des solutions à ses difficultés. En effet, il est important de reconnaître que nous ne pouvons pas faire disparaître sa souffrance, et que ce n’est pas notre rôle. Ce que nous pouvons offrir, en revanche, c’est une présence sincère et une écoute bienveillante.

Voici quelques pistes pour y arriver :

  • Exprimer son inquiétude sans jugement
    Si on dit à la personne « tu sembles t’isoler en ce moment », elle peut le prendre comme une accusation. Elle peut se sentir coupable. Une phrase comme « je m’inquiète de voir que tu es souvent seul en ce moment » exprime ce que l’on ressent sans la juger.

Quand un proche va mal et qu’on ne sait pas comment en discuter avec lui, on peut dire

  • « Je m’inquiète de voir que tu es souvent seul en ce moment »
  • « Je m’inquiète pour toi car j’ai remarqué que tu es souvent triste… »
  • « Je me fais du souci, j'ai l’impression que tu ne te sens pas bien en ce moment…»
  • « Je me rends compte que ça n’a pas l’air facile pour toi en ce moment, est-ce que je peux faire quelque chose pour t’aider ? »
  • « Je ne veux pas te forcer, mais sache que tu n’es pas seul, je suis là si tu as besoin. »
  • Prendre le temps d’écouter
    Une fois la discussion entamée, il vaut mieux laisser parler la personne, sans l’interrompre si possible. Quand elle s’arrête, on peut la relancer en posant d’autres questions. On peut l’encourager et lui montrer qu’on s’intéresse à elle.
  • Être patient
    Si la personne n’a pas envie de parler, rien ne sert d’insister. On peut lui faire comprendre qu’on est disponible si elle le souhaite. On la laisse revenir vers nous, à son rythme.

L’importance du professionnel de santé

Soutenir un proche en difficulté, c’est toujours utile. Cela ne remplace pas l’aide apportée par un professionnel. Parfois, orienter vers un spécialiste est essentiel. Cela permet à la personne de recevoir un soutien adapté. N’hésitez pas à conseiller votre proche de parler à un professionnel.

Savoir adapter son soutien au besoin

Notre aide doit s’adapter à la nature des difficultés rencontrées par notre proche.

Si les difficultés paraissent légères, que la personne montre peu de signes préoccupants et semble traverser une période difficile passagère, on peut, en plus de l’écouter :

  • Proposer des activités pour lui changer les idées : aller se promener, jouer à des jeux de société ou passer un moment avec des amis
  • Aider à s’informer sur les moyens de prendre soin de sa santé mentale sur SantéMentale-info-service ou auprès d’autres ressources fiables
  • Conseiller de contacter une ligne d’écoute et d’aide à distance

Si les signes de souffrance s’intensifient, s’installent dans la durée (plus de deux semaines), ont des répercussions sur la vie quotidienne, ou si on a le sentiment que les difficultés de la personne nécessitent une prise en charge, on peut :

Les signes préoccupants qui demandent une intervention rapide

Si des signes ou comportements préoccupants apparaissent, comme des paroles laissant craindre un geste suicidaire ou des changements soudains d’attitude (abattement ou agitation extrême, violence, délire, hallucinations, intense, comportements ou propos confus), il peut s’agir d’une urgence psychiatrique et il est important d’agir rapidement. Ne laissez pas ces signaux sans réponse.
En cas d’idées suicidaires, pour vous ou pour un proche, vous pouvez contacter le 3114, le numéro national de prévention du suicide.
En cas d’urgence, pour vous ou pour un proche, contactez le SAMU au 15. Ces numéros sont accessibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 partout en France. Les appels sont gratuits et confidentiels.

On peut aussi parler de nos inquiétudes pour notre proche à notre propre médecin, appeler une ligne d’écoute ou contacter des associations pour se faire aider et recevoir des conseils plus précis et adaptés à la situation.

Lire l’article du Psycom « Le soutien d’un proche »

03/06/2025

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