Ne retenir que le négatif : une tendance naturelle
Dans la vie de tous les jours, on a davantage tendance à retenir les expériences négatives que les expériences positives. C'est un peu comme si on voyait ce qui nous arrive à travers une loupe qui grossit ce qui ne va pas, même quand dans l’ensemble, tout ça va plutôt bien. C’est ce qu’on appelle le biais de négativité.
Le biais de négativité peut se manifester de nombreuses façons. Par exemple :
- Après un moment agréable entre amis, on retient seulement la remarque maladroite faite par l’un d’entre eux ;
- Au travail, même si on a reçu de nombreux retours positifs, on se rappelle surtout d’une question à laquelle on n’a pas su répondre ;
- Même si tous nos trajets de la semaine se sont bien passés, on ressasse le seul jour où l’on est arrivé en retard à cause d’un problème dans les transports.
Équilibrer sa vision de la vie
En nous exerçant à nous centrer sur les choses satisfaisantes, on diminue le biais de négativité. Cela nous aide à changer notre regard, à être plus attentif à ce qui va bien dans notre vie.
En s’entraînant à porter attention à ces éléments positifs, on stimule des pensées plus agréables, ce qui améliore notre humeur, notre motivation et notre manière d’aborder les situations.
Lorsque nous reconnaissons les bonnes choses qui nous arrivent dans la vie, on peut également ressentir de la . La est un ressenti positif, on se sent reconnaissant envers d’autres personnes, des situations ou même la vie en général.
Quels effets sur la santé mentale ?
Notre tendance naturelle à ruminer les événements négatifs et à imaginer le pire peut provoquer de l’anxiété, augmenter notre stress et perturber notre sommeil.
En portant notre attention vers les éléments agréables de la journée, on peut atténuer l’impact des ruminations. Cette pratique contribue à réduire l’anxiété, le stress et même certains symptômes de dépression. Elle permet aussi de limiter les pensées négatives avant de dormir, et améliore la qualité de notre sommeil.
En fait, se centrer sur le positif et ressentir de la nous rend plus optimistes et mieux préparés à faire face aux difficultés. Cela améliore aussi notre créativité et notre capacité à trouver des solutions à nos problèmes.
-
Il est plus facile de se concentrer sur le négatif que sur le positif : vrai ou faux ?
C'est vrai. Effectivement, on a plutôt tendance à donner de l'attention et du crédit aux événements désagréables. C'est ce qu'on appelle le biais de négativité. En fait, les émotions désagréables ont tendance à activer de manière plus intense certaines zones du cerveau qui sont impliquées dans l'anxiété, dans la peur ou dans la colère, ce qui fait qu'on a tendance à se rappeler plus facilement notre problème de transport, les discussions un peu tendues avec un collègue ou notre conjoint, nos enfants. En somme, tout ça pèse négativement sur notre santé mentale.
La aide à prendre soin de notre santé mentale : vrai ou faux ?
C'est vrai. La , c'est une émotion. C'est quelque chose que l'on ressent. C'est le fait de nous focaliser sur le positif, de se sentir reconnaissant envers des personnes, des situations, la vie en général. Le fait de ressentir et d'exprimer de la a plusieurs effets positifs. Ça permet de réduire les symptômes d'anxiété, de dépression, de stress, réduire notamment les ressentis physiques, la boule au ventre, le sentiment d'être oppressé. Ça a également des effets positifs sur l'humeur, sur le bien-être. Tous ces effets positifs de la que je viens d'évoquer ont tendance à diminuer les ruminations. Ainsi, le fait d'exprimer de la permet d'améliorer son sommeil et sa qualité de sommeil. En étant reconnaissant avec les personnes qui nous entourent, on améliore nos relations, on est plus à l'aise avec les autres, mais aussi on renvoie une meilleure image de nous-même.
Pratiquer la , c'est être optimiste en toutes circonstances : vrai ou faux ?
C'est faux. Pratiquer la , ce n'est pas être optimiste en toutes circonstances, c'est rééquilibrer notre perception des événements de la journée. La , on peut la voir comme une loupe. Plutôt que de se focaliser sur les critiques, sur une dispute avec un ami, le stress au travail, on va essayer de porter notre attention sur les événements satisfaisants et positifs de notre journée, aux échanges constructifs avec ses enfants, la satisfaction d'avoir terminé son projet. Pratiquer la , c'est donner plus d'importance aux événements positifs.
La , c’est un savoir-être qui est inné : vrai ou faux ?
La , ce n'est pas inné, ça se développe. C'est un peu comme un muscle. Différentes techniques existent pour cultiver la . Ça peut être par exemple le journal de , le fait de noter, le soir, chez soi les événements de notre quotidien qui ont été satisfaisants, qui ont été positifs. Ça peut aussi être le fait d'écrire une lettre de envers quelqu'un qui nous a touché ou qui a eu un geste bienveillant à notre égard. Et puis on peut également faire une visite de , et là, exprimer à la personne toute la reconnaissance que l'on a. Plus les exercices seront fréquents, plus les effets sur la santé mentale seront positifs. Une pratique une fois par jour ou plusieurs fois par semaine, procure déjà des résultats positifs. À chacun de trouver sa technique pour contrer les effets du biais de négativité.
En pratique : je fais comment ?
On peut apprendre à focaliser son attention sur les aspects satisfaisants du quotidien. Avec un peu d’entrainement, cela peut même devenir une habitude.
Voici quelques exercices simples pour vous entraîner : la pleine appréciation, le semainier de , la lettre de .
Certaines pratiques comme la ou la pensée positive peuvent être reprises dans des approches de développement personnel et faire parfois l’objet de dérives sectaires. De manière générale, portez une attention particulière à la qualité des informations que vous rencontrez.
Trouver de l’information et des ressources fiables
Difficile parfois d’identifier la fiabilité des informations disponibles : nos conseils pour trouver de l’information et des ressources sérieuses par soi-même.

Quand on traverse une période douloureuse
Quand on traverse une période douloureuse, faire attention aux choses positives peut sembler difficile, voire impossible. Il ne s’agit pas de se forcer à être positif tout le temps, ni de minimiser les difficultés que l’on traverse. Mais il est possible de remarquer des choses qui nous réconfortent même quand on ressent de la peine ou de la tristesse.
En prenant le temps de noter les choses satisfaisantes du quotidien, petit à petit, cela peut nous aider à retrouver un équilibre.

L'essentiel
Remarquer les aspects positifs et satisfaisants de notre vie participe à l’amélioration de notre santé mentale. C’est une habitude qui s’apprend et se cultive.
Pourquoi ne pas commencer à noter dès maintenant dans le semainier trois choses positives qui vous sont arrivées aujourd’hui ?
Semainier de gratitude
PDF - 1.42 Mo Télécharger Santementale_Journal-de-gratitude_0.pdf (PDF - 1.42 Mo)Pour aller plus loin : lire « Psychologie positive : revue de littérature sur les interventions efficaces » sur le site de Santé publique France.
03/06/2025
-
Cregg, D. R., & Cheavens, J. S. (2020). interventions: Effective self-help? A meta-analysis of the impact on symptoms of depression and anxiety. Journal of Happiness Studies, 22(1), 413–445. https://doi.org/10.1007/s10902-020-00236-6
Diniz, G., Korkes, L., Tristao, L. S., Pelegrini, R., Bellodi, P. L., & Bernardo, W. M. (2023). The effects of interventions: A systematic review and meta-analysis. Einstein (São Paulo), 21, eRW0371. https://doi.org/10.31744/einstein_journal/2023RW0371
Komase, Y., Watanabe, K., Hori, D., Nozawa, K., Hidaka, Y., Iida, M., & Kawakami, N. (2021). Effects of intervention on mental health and well-being among workers: A systematic review. Journal of Occupational Health, 63(1), e12290. https://doi.org/10.1002/1348-9585.12290
Avez-vous trouvé ce contenu utile ?