Troubles anxieux : comment les reconnaître, comment agir

Les troubles anxieux se manifestent par une peur ou une anxiété persistantes, sans danger réel. Ils peuvent concerner chacun d’entre nous, à différents moments de la vie, et méritent d’être reconnus et pris en charge. 6 min

Les troubles anxieux, de quoi s’agit-il ?

Les troubles anxieux sont des troubles psychiques caractérisés par une peur et une inquiétude excessives par rapport aux dangers ou menaces réelles.

Ces réactions intenses :

  • provoquent une importante détresse ;
  • conduisent à éviter les situations, objets ou lieux déclencheurs ;
  • perturbent la vie quotidienne sur le plan familial, social, scolaire ou professionnel.

Il existe plusieurs troubles anxieux. Les principaux troubles sont : le trouble anxieux généralisé, le trouble panique, les , l’agoraphobie, l’anxiété sociale et l’anxiété de séparation.

Les troubles anxieux sont le résultat d’une interaction complexe de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.

Peur, anxiété, troubles anxieux : quelles différences ?

La peur est une réaction émotionnelle face à un danger réel et immédiat, elle disparaît quand le danger s’éloigne.
L’anxiété, elle, est une inquiétude excessive par anticipation d’un danger potentiel et futur.
Avoir peur, se sentir stressé, ou anxieux dans certaines situations (passer un examen, prendre la parole en public…) est normal et utile. Cela peut nous permettre de rester vigilants et de nous adapter aux situations.
Dans les troubles anxieux en revanche, la peur survient sans raison identifiable ou danger réel. La peur ou l’anxiété ne passent pas, elles s’installent dans la durée, elles sont envahissantes, jusqu'à bouleverser la vie de tous les jours.

En France en 2021, environ 13 % des adultes de 18 à 75 ans ont présenté les signes d’un état anxieux. On estime qu’environ 1 personne sur 4 sera concernée par un trouble anxieux au cours de sa vie.
Les femmes sont trois fois plus concernées par ces troubles que les hommes avec environ 20 % des femmes versus 7 % des hommes qui souffriraient d’un syndrome anxieux.

Quels sont les symptômes des troubles anxieux ?

Les symptômes varient selon les types de troubles anxieux, mais s’expriment souvent à travers une combinaison de signes psychologiques, physiques et comportementaux, dont l’intensité peut varier.

  • Psychologiques : peur intense et irrationnelle, inquiétude ou anxiété constante, irritabilité, difficulté à se concentrer, sentiment d’impuissance, etc.
  • Physiques : douleurs au ventre ou à la tête, fatigue, sensation d’oppression, difficultés respiratoires, palpitations, tremblements, tensions musculaires, etc.
  • Comportementaux : évitement de certaines situations (réunions, transports, lieux publics, etc.), fébrilité, insomnies, perte d’appétit ou au contraire fringales, etc.

Les principaux types de troubles anxieux :

  • Trouble anxieux généralisé : inquiétude excessive diffuse ou focalisée sur plusieurs évenements du quotidien (santé, famille, finances, école, travail, etc.)
  • Attaque de panique et trouble panique : l’attaque de panique (ou crise d’angoisse) est une montée brutale d’une peur intense accompagnée de symptômes physiques. Le trouble panique se traduit par des attaques de panique répétées et la peur que celles-ci persistent.
  • Les spécifiques : peur intense et irrationnelle face à un objet, un lieu ou une situation précise (araignée, sang, avion, etc.)
  • L’agoraphobie : peur et inquiétudes excessives de plusieurs lieux ou situations dans lesquelles une fuite serait difficile ou une aide pourrait ne pas être disponible (être dans les transports, la foule, les magasins, au cinéma, etc.)
  • Le trouble d’anxiété sociale (ou phobie sociale) : peur intense et persistante des situations relationnelles ou sociales, susceptibles d’engendrer un ressenti de gêne ou d’humiliation (prendre la parole en public, rougir, rencontrer de nouvelles personnes, etc.)
  • Le trouble d'anxiété de séparation : peur et inquiétude excessives liées à l’éloignement d’êtres chers, souvent observée chez l’enfant.
  • Trouble obsessionnel‑compulsif (TOC) : pensées envahissantes (obsessions) qui entraînent des comportements répétitifs (compulsions), comme des vérifications ou des lavages répétés, dans le but de réduire l’anxiété provoquée par ces pensées.
  • État de stress post‑traumatique (ESPT ou PTSD en anglais) : anxiété persistante suite à un événement brutal et traumatisant vécu comme une menace pour sa propre vie ou celle d’un proche. Elle se manifeste principalement par des revécus du , l’évitement de ce qui peut le rappeler, et une hypervigilance.

La prise en charge des troubles anxieux

Quand consulter ?

Les troubles anxieux ne se réduisent pas à une angoisse passagère. Ce sont de véritables troubles psychiques qui peuvent profondément affecter la vie quotidienne, et qui nécessitent une prise en charge adaptée.

Quand l’anxiété dure, qu’elle s’installe dans le quotidien, qu’elle empêche de vivre normalement, de sortir, de travailler, ou de faire des choses simples comme prendre les transports ou parler en public, il est important d’en parler à un professionnel de santé.


Qui consulter ?

Un médecin généraliste peut faire une première évaluation, proposer un soutien et orienter, si besoin, vers un psychologue ou un psychiatre.

En première intention, la prise en charge repose sur une psychothérapie. Les psychothérapies sont des traitements essentiels et efficaces pour traiter les troubles anxieux. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont particulièrement recommandées. Elles aident à repérer les pensées anxieuses, à réduire les comportements d’évitement et à affronter progressivement ce qui déclenche l’anxiété. Le principe est d’avancer, étape par étape, pour retrouver confiance et autonomie.

D’autres formes de psychothérapie peuvent aussi être efficaces. Il est important de s’orienter vers un professionnel de santé mentale (psychologue ou psychiatre) pour choisir l’approche la plus adaptée.

Que puis-je faire en plus ?

Dans les formes légères de troubles anxieux, ou en complément d’un suivi thérapeutique, certaines habitudes de vie peuvent aider à réduire l’anxiété au quotidien :

Faire des exercices de relaxation

Le recours à des techniques de relaxation ou de cohérence cardiaque, peut permettre de mieux gérer le stress et les manifestations physiques.

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Pratiquer une activité physique régulière

Bouger régulièrement, dans la vie de tous les jours, a un effet protecteur pour la santé mentale.

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Adopter une alimentation équilibrée

Si elle est adaptée, notre alimentation peut avoir des effets positifs sur notre santé mentale, en nous aidant à mieux résister au stress, à réguler notre humeur et à gérer nos émotions.

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Améliorer son sommeil

Un sommeil de qualité peut être bénéfique à notre santé mentale. On peut améliorer son sommeil en changeant certaines habitudes de vie.

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Voir régulièrement ses proches ou ses amis

Nos relations avec les autres jouent un rôle très important pour notre santé et plus particulièrement notre santé mentale.

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Sortir un peu tous les jours

Passer du temps dehors au contact de la nature et de la lumière du jour nous fait du bien.

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Réduire ou arrêter sa consommation de substances

La réduction de la consommation d’alcool et l’arrêt de la consommation de tabac ou de drogues illicites est bon pour notre santé physique et mentale.

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Et les traitements médicamenteux ?

Dans certains cas (anxiété très intense, trouble anxieux généralisé, attaque de panique, phobie sociale), le médecin peut proposer en complément de la psychothérapie, un traitement médicamenteux, en particulier des antidépresseurs, même sans dépression associée. Les médicaments ne remplacent pas la psychothérapie, mais peuvent aider à soulager certains symptômes trop forts et faciliter le retour à une vie normale. Leur utilisation doit toujours être encadrée et suivie par un médecin.

Et si je pense qu’un proche est concerné ?

Un proche peut montrer des signes d’anxiété : irritabilité, repli sur soi, inquiétude permanente, attaques de panique, excès de consommation d’alcool ou de tabac, évitement de situations quotidiennes comme le fait de sortir faire ses courses, de rencontrer de nouvelles personnes, etc. Il n’est pas toujours facile de savoir quoi dire ou quoi faire.

  • Oser aborder le sujet en demandant simplement : « Tu as l’air un peu inquiet ces derniers temps, tu veux en parler ? »
  • Éviter les phrases du type : « Tu stresses trop » ou « Tu devrais juste te détendre »
  • Proposer d’en parler à un professionnel, ou l’aider à prendre rendez-vous si besoin
  • Être disponible pour l’autre : prendre des nouvelles régulièrement, proposer de faire une balade ou de partager un repas.

On ne peut pas prendre la décision à la place de l’autre, mais on peut l’aider à ne pas rester seul.

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Un de mes proches va mal, comment l'aider ?

Notre écoute et notre soutien peuvent aussi aider la personne à faire le premier pas vers une prise en charge adaptée ou au minimum vers une recherche d’informations.

05/11/2025

American psychiatric association. (2023). Dsm-5 tr : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, texte révisé (5e éd.). Elsevier Masson.

Organisation mondiale de la santé. Troubles anxieux. Site internet : Organisation Mondiale de la santé, (Genève), 2025. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/anxiety-disorders

Institut national de la santé et de la recherche médicale. Troubles anxieux. Site internet : Institut national de la santé et de la recherche médicale. Paris ; 2021 https://www.inserm.fr/dossier/troubles-anxieux/

Haute Autorité de santé (HAS). Guide - Affection de longue durée - Affections psychiatriques de longue durée - Troubles anxieux graves. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2007 https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/guide_medecin_troubles_anxieux.pdf